Vols de nuit à Charleroi

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Namur, le 1er avril 2004

Communiqué de presse

Politique aéroportuaire – Vols de nuit à Charleroi
Attention danger : la séparation des trois pouvoirs a-t-elle vécu en Wallonie ?

Ce mercredi 31 mars, au Parlement wallon, en Commission de l’Economie, des PME, du Commerce Extérieur et du Tourisme, notre démocratie a vécu un épisode que l’on pourrait qualifier de « lamentable ». « Si la loi ne te convient pas, tu modifieras la loi » semble être le nouveau mot d’ordre d’une certaine classe politique. IEW et l’A.R.A.CH. dénoncent ces pratiques qui ne peuvent que nuire à la perception qu’a le citoyen du fonctionnement de notre démocratie. IEW et l’A.R.A.CH. exigent d’être auditionnés au Parlement, au même titre que BSCA et l’ACNAW.

Le décret du 08 juin 2001 (modifiant le décret du 23 juin 1994) fixe l’exploitation de l’aéroport de Charleroi-Bruxelles Sud exclusivement entre 7 heures et 22 heures. Depuis trois ans, en violation de cette réglementation, des avions de la compagnie low-cost Ryanair atterrissent à et décollent de Charleroi chaque nuit. Jusqu’à cette semaine, le pouvoir exécutif, minimisant l’importance de ces mouvements (plus de 1000 par an !) et arguant de contraintes économiques, fermait pudiquement les yeux sur ces pratiques illégales, voire les niait.

Le tribunal civil de Charleroi a décidé, ce mardi 30 mars, de faire respecter la loi sur le site de l’aéroport de Charleroi. Tout simplement en soumettant à une astreinte de 10.000 euros chaque vol constaté entre 22 heures et 7 heures. Le pouvoir judiciaire a ainsi pleinement rempli son rôle, en prenant une décision appropriée pour sanctionner les infractions dénoncées par les riverains.

Le Ministre de l’Economie considère que cette décision « pose un réel problème ». Pour lui, « une certaine souplesse est fondamentale pour faire vivre l’aéroport de Charleroi ». En d’autres termes, l’aéroport de Charleroi ne peut vivre qu’en ayant recours à des pratiques illégales (aides d’Etat, non respect des heures d’ouverture). Tant qu’à présent, la « souplesse » consistait à fermer les yeux sur des pratiques illégales. Aujourd’hui, cela ne suffit plus. La justice ayant décidé de faire respecter la loi, Serge Kubla a décidé de la modifier. Le projet de décret modifiant les heures d’exploitation de l’aéroport de Charleroi sera voté aujourd’hui en séance publique au Parlement, après audition de représentants de BSCA et de l’autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires en Wallonie (ACNAW)

Nous nous retrouvons donc dans une situation où le pouvoir exécutif utilise le pouvoir législatif pour contourner les décisions du pouvoir judiciaire.

Hier, le contrat d’avenir pour la Wallonie ambitionnait de rapprocher le politique du citoyen. Aujourd’hui, les ambitions du Gouvernement wallon semblent être de concentrer le pouvoir en certaines mains pour pousser un modèle de développement (celui de Ryanair) dont les nuisances sur les plans environnemental et social sont avérées.

IEW et l’A.R.A.CH. (Association des Riverains de l’Aéroport de Charleroi) dénoncent ces pratiques qui ne peuvent que nuire à la perception qu’a le citoyen du fonctionnement de notre démocratie, au profit d’activités nuisibles. En l’état, IEW et l’A.R.A.CH. refusent une modification du décret du 23 juin 1994 et exigent que les Parlementaires se donnent le temps d’analyser le dossier avec tout le recul nécessaire. Dans cette logique, et afin que le débat intègre tous les points de vue, IEW et l’A.R.A.CH. exigent d’être auditionnés au Parlement, au même titre que les représentants de BSCA et de l’autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires en Wallonie (ACNAW).

Renseignements :

Personnes de contact :

Pour Inter-Environnement Wallonie :

Pierre Courbe, chargé de mission mobilité, tél. : 081/25.52.80, 0479/49.76.56

Denis Van Eeckhout, Secrétaire Général, tél. : 0476/544.913

Pour A.R.A.CH: Yves Jamar, secrétaire, tél. : 0497/15.58.78