Pétrole, climat et mobilité

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Considérée par l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) comme « l’année des désastres » en référence aux effets dévastateurs des changements climatiques, 2005 pourrait également être celle de la confirmation du pic pétrolier. En effet, les cours du brut, qui avaient augmenté de 26% (pour le WTI) en 2004, confirmaient cette évolution en 2005, passant de 46,8$ en janvier à 59,4$ en décembre (source : union française des industries pétrolières : www.ufip.fr). Difficile, dans ces coCnditions, de nier l’évidence : cette évolution est structurelle, et imputable à la proximité du pic pétrolier. C’est à dire du moment à partir duquel la production journalière va inexorablement décroître, et qui correspond environ au moment où la moitié des réserves récupérables auront été extraites.

Pic pétrolier et changements climatiques. Voilà donc deux données essentielles, deux phénomènes majeurs avec lesquels il faudra apprendre à vivre, sous peine de chaos. Avec lesquels, dans nos sociétés « hypermobiles », il faudra apprendre à bouger. Petit aperçu de la situation.

Le pétrole représente 48% de la consommation finale d’énergie en Belgique, soit 20.296 ktep (kilo tonne équivalent pétrole). 38% du pétrole est destiné aux carburants dits « de soute », c’est-à-dire celui destiné aux transports maritime et aérien internationaux. Et un peu moins de 50% aux transports « nationaux ». Dont le principal est bien évidemment le transport par route, qui représente environ 42% de la consommation de pétrole, soit 8545 ktep pour l’année 2003. A noter que les transports « nationaux » (chemin de fer, fluvial, aéronautique et route) dépendent à 99% du pétrole (le 1% restant correspondant à la consommation électrique du secteur ferrovaire)… (source : SPF Economie – http://mineco.fgov.be/energy/energy_statistics/home_fr.htm). Voilà pour le pic pétrolier !

Qu’en est-il au rayon climat ? Le secteur des transports (en excluant les transports maritime et aérien internationaux) était responsable, en 1990, de 14% des émissions totales de gaz à effet de serre de la Belgique… et 17,7% en 2003. Cette évolution s’explique par la « remarquable » (et trop peu remarquée…) croissance des émissions du transport, qui sont passées de 20 à 26 millions de tonnes équivalent CO2 sur cette période, soit + 30%. (source : http://www.climat.be/). A comparer à la réduction de 7,5% de la totalité des gaz à effet de serre à laquelle la Belgique s’est engagée, sur la période 1990 – 2010, en vertu du protocole de Kyoto.

Intégrer la prise en compte du pic pétrolier et de la lutte contre les changements climatiques dans les politiques de mobilité ? Il y a du pain sur la planche… Et il faudra, pour cela, révolutionner nos modes de vie. Accomplirons-nous cette révolution « en douce », ou attendrons-nous le choc frontal ? On vous propose la première option!