Perturbateurs endocriniens : les critères européens doivent protéger la santé des citoyens !

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Ce mardi, la saga autour des critères d’identification des perturbateurs endocriniens pourrait se terminer sur un vote de soutien des Etats-Membres à la proposition de la Commission. Pour Inter-Environnement Wallonie, le Gezinsbond et Test-Achats, cette proposition ne doit pas être soutenue car elle retient des critères qui font la part belle aux intérêts industriels – au détriment de la santé des citoyens européens.

Risques des perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui influencent le système hormonal et peuvent induire des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou de ses descendants : troubles de la reproduction, augmentation du risque de cancers hormonodépendants, diabète, obésité, en sont quelques exemples. L’impact de ces interférences avec le système hormonal peut se manifester bien après la fin de l’exposition. Ces substances sont très présentes dans notre quotidien, puisqu’elles se retrouvent dans certains aliments, produits de nettoyages, contenants alimentaires, cosmétiques, etc.

Une définition qui se fait attendre …

La Commission européenne aurait dû créer une définition officielle des perturbateurs endocriniens avant fin 2013. Après plusieurs tentatives échouées, ce n’est qu’en juin 2016 qu’elle a finalement présenté une série de critères d’identification des substances ayant des propriétés de perturbation endocrinienne.

La Commission Européenne aurait pu exploiter son retard dans la publication de ces critères pour proposer un texte ambitieux, basé sur la science, et donnant priorité à la protection de la santé et de l’environnement, tel que prévu par les textes législatifs européens sur les pesticides et les biocides et le Traité de l’Union Européenne. Il n’en est rien. De l’analyse même des scientifiques, les critères proposés échoueront très probablement à identifier les perturbateurs. Pire, ils prévoient des exemptions arbitraires : les substances actives des pesticides conçues pour agir sur le système endocrinien des insectes « nuisibles » ne seront pas interdits de mise sur le marché. Or, ces pesticides sont susceptibles d’avoir des impacts sur des organismes non cibles : insectes, animaux sauvages, ainsi que l’être humain. Autant d’éléments qui suscitent la déception et laissent entrevoir une inefficacité de ces critères

Pour IEW, le Gezinsbond et Test-Achats, les critères prévus doivent être basés sur la science, inclure des catégories pour les perturbateurs endocriniens connus et ceux pour lesquels plus d’information sont nécessaires. Ils doivent maintenir un système d’identification basé sur le danger, sans dérogation basée sur les risques. Enfin, vu leur présence dans tous les aspects de notre quotidien, il est nécessaire que les critères d’identification adoptés soient applicables à l’ensemble des perturbateurs endocriniens, et non pas uniquement à ceux qui sont utilisés comme substances actives de pesticides ou de biocides.

Regards sur la Belgique

Depuis le début des négociations, la Belgique a plaidé pour une amélioration des critères qui assure un niveau élevé de protection de la santé. Dans la mesure où cette dernière version ne répond pas à cet objectif, IEW, le Gezinsbond et Test-Achats demandent au Ministre Borsus de continuer dans cette voie et de ne pas accorder le soutien de la Belgique lors du vote de ce mardi. Les affirmations de la Commission selon lesquelles une absence de soutien impacterait négativement la santé des citoyens n’est qu’une diversion, destinée à rejeter la responsabilité sur les Etats-Membres, alors que c’est la Commission elle-même qui s’est refusée à proposer des critères ambitieux.

Par ailleurs, ces mêmes associations souhaitent rappeler aux différentes autorités belges qu’elles disposent de compétences pour agir sur cette problématique. Alors que le Sénat est occupé à rédiger un rapport sur les perturbateurs endocriniens, une proposition de résolution a été déposée il y a quelques semaines au Parlement Wallon. La crise politique actuelle ne doit pas faire tomber cet enjeu dans l’oubli.

Contacts

Valérie Xhonneux, chargé de mission santé-environnement – 0472 476 419

Julie Frère, porte parole Test-Achats – 0495 52 82 35

Danielle Van Kalmthout, attaché studiedienst Gezinsbond – 0474 76 26 47

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