L’Europe roule à contre-sens !

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Les entreprises européennes utilisant des camionnettes pourraient économiser jusqu’à 825 euros par an et par véhicule si les autorités européennes fixaient des objectifs de réduction des émissions de CO2 des véhicules utilitaires légers plus ambitieux. Telle est la conclusion principale d’une étude[ [http://www.transportenvironment.org/sites/te/files/TNO%202012%20Vans%20report.pdf.
TNO est un institut de recherches indépendant qui utilise un know-how scientifique pour améliorer la compétitivité des entreprises et fournir des outils d’aide à la décision aux gouvernements.]] réalisée par TNO pour le compte de la Fédération européenne Transport and Environment (T&E) dont est membre Inter-Environnement Wallonie.

Les camionnettes constituent l’une des sources de gaz à effet de serre du secteur des transports dont les émissions croissent le plus vite : + 26% entre 1995 et 2010. Elles sont aujourd’hui responsables de 8% des émissions totales du secteur et cette part est amenée à croître encore.

En juillet dernier, la Commission européenne a publié deux propositions législatives établissant des limites d’émissions pour les voitures et les camionnettes. Compte-tenu de la différence de gabarit et de poids, l’objectif fixé pour ces dernières (147 g/km en 2020) s’avère beaucoup moins ambitieux que celui assigné aux premières (95 g/km).

L’étude de TNO publiée ce jour établit qu’un objectif de 118 g/km en 2020 permettrait de doubler les gains en CO2 avec 2,7 millions de tonnes supplémentaires non émises par an par rapport au résultat obtenu via les 147 g/km proposés par la Commission européenne. Les coûts technologiques induits seraient remboursés en trois années d’économie de carburant (les émissions de CO2 sont directement proportionnelles à la consommation et l’utilisation d’une camionnette génère en moyenne une facture annuelle de diesel de l’ordre de 2.400 euros).

Le rapport de TNO démontre également que les valeurs de référence des émissions des camionnettes sur lesquelles s’appuient les objectifs ont été surestimées : les 147 g/km sont dès lors très/trop faciles à atteindre. Il apparaît enfin que les diverses estimations des coûts technologiques avancées lors des discussions autour des objectifs précédents avaient été surestimées d’un facteur variant entre 4 et 17 !

La proposition de la Commission d’un objectif de 147 g/km en 2020 fait fi des gains économiques et environnementaux résultant d’une cible plus ambitieuse[ [http://www.transportenvironment.org/sites/te/files/Vans%20position%20paper%2010%2012%20FINAL.pdf ]] et empêchera de facto les entreprises européennes d’acquérir les camionnettes performantes dont elles ont besoin. Cela signifie que le segment des utilitaires légers pourrait devenir un cimetière technologique aux portes duquel on trouverait les technologies d’amélioration de l’efficacité énergétique développées pour les voitures.

Pour T&E et Inter-Environnement Wallonie, rien ne justifie que les objectifs des camionnettes soient plus modestes que ceux des voitures ; il est donc nécessaire de les abaisser à 118 g/km.