Carriers et riverains : moins de divergences qu’on ne l’imagine !

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Suite à la publication du cahier de recommandations à l’usage des exploitants et des autorités en juin 2012 (issu du processus initié par IEW de la Coordination Carrière), les recommandations dudit cahier ont fait l’objet de discussions avec l’ensemble des acteurs concernés par les carrières au sein de la CRAEC (Commission Régionale d’Avis sur l’Exploitation des Carrières). In fine, celle-ci a remis un avis sur ce cahier. Dans l’ensemble, le constat est rassurant : les problèmes évoqués par les associations de riverains trouvent souvent écho chez les exploitants et l’administration.

Le cahier de recommandations reprenait une série de propositions pour rendre les relations plus faciles entre riverains et carriers. Globalement, la Coordination avait constaté que certaines exploitations étaient plus proactives que d’autres sur ce sujet. Certaines des recommandations sont donc de bons exemples que la Coordination aimerait voir se généraliser. Ainsi, sur le volet « information et participation », il est de plus en plus courant de voir les exploitants se préoccuper d’informer au mieux les riverains : fréquence des tirs, explications de bruits anormaux, numéro de téléphone pour avoir réponse à ses questions… La CRAEC rejoint les recommandations d’IEW à ce sujet et encourage les exploitants à aller au-delà des prescriptions légales en matière d’information. De même elle s’accorde sur le rôle central du comité d’accompagnement qu’il conviendrait de créer le plus tôt possible.

Le consensus est moindre sur les recommandations en matière de cadre légal autour des carrières. Si certains exploitants reconnaissent un manque de contrôles des exploitations (souvent, les plus petites), la CRAEC dans son ensemble ne rejoint pas ce constat. De même, le renforcement proposé des recommandations sectorielles en matière de bruit (analyse valable pour tous les secteurs, pas seulement les carrières !) et de poussières ne font pas l’objet d’un consensus : il est clair pour IEW que ces recommandations doivent être maintenues mais envisagées dans un cadre plus général, à développer progressivement.

Le charroi et la mobilité autour des carrières est une problématique large qui a mené à des débats instructifs. D’une part, en matière de charroi, les associations avaient demandé une bâchage systématique des camions, ce qui est loin d’être encore le cas. Des exemples de bonnes pratiques existent, et le travail sur leur généralisation doit encore avoir lieu. Par ailleurs, le peu de recours aux voies d’eau et chemin de fer s’explique au regard du manque de fiabilité de ces moyens d’acheminement, de leurs contraintes et de la perte de temps due au transbordement lorsque des camions doivent d’abord acheminer la marchandise vers la voie d’eau ou la voie ferrée. Si la CRAEC a été unanime sur la nécessité d’utiliser davantage les modes de transport alternatifs à la route, il faudra régler ces problèmes si l’on veut qu’il y ait un vrai changement. Ceci renforce donc la position de la Fédération en matière de financement des chemins de fer belges. Enfin, la CRAEC se montre favorable à développer l’utilisation de matériaux locaux via l’introduction de critères environnementaux et sociaux dans les marchés publics.

La nécessité d’intégrer au mieux la biodiversité pendant le cours de l’exploitation est entièrement reconnue par l’ensemble des acteurs, et notamment par les exploitants qui ont déjà, peu avant la parution du cahier de recommandations, pris une initiative de charte sectorielle incitant les entreprises à avoir une personne ressource en terme de biodiversité au sein de leur personnel.

Enfin, les recommandations effectuées pour un meilleur réaménagement des sites carriers, à savoir principalement la nécessité de prévoir dès le début, tout en révisant périodiquement l’adéquation entre la solution retenue et l’évolution des besoins locaux, ont fait l’objet d’une discussion spécifique au sein d’un groupe de travail sur les conditions sectorielles dont il ressort que ces recommandations sont unanimement reconnues comme pertinentes.

En conclusion, ce travail des associations au sein de la Coordination a été apprécié par l’ensemble des acteurs. Ils saluent la volonté de travailler ensemble pour une meilleure cohabitation. La concrétisation de ces discussions vers des actions plus précises reste à effectuer, mais la voie est ouverte…

A télécharger : l’avis de la CRAEC