Tourisme durable : les moyens de faire la différence

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Début février, déjà ? Englués dans les rigueurs de l’hiver, il est pourtant urgent de penser aux vacances ! Où aller ? Dans quel type d’hébergement réserver ? A l’heure des grands choix[[L’HORECA et les voyages représentaient déjà environ 6% des dépenses moyennes des ménages en 2010 (cfr les Indicateurs Clé de l’Environnement Wallon 2012). Par ailleurs, les voyages à eux seuls représentent 2,3% du budget total des ménages en Belgique en 2012 (et respectivement 2,5% de celui des ménages à Bruxelles et en Flandre et 2% en Wallonie), selon les statistiques du SPF Economie. Ces dépenses concernent en particulier les tranches de revenus les plus élevés (qui affectent à ce poste un budget au moins 6 fois supérieur à celui qui y est consacré par les revenus les plus faibles).]], pourquoi ne pas se pencher sur la question des hébergements et autres établissements touristiques plus durables ?

Si les options en matière de mode de transport et les distances parcourues durant les vacances ont un impact certain sur notre empreinte écologique, nos activités et modes de consommation durant le séjour sont également importants. A ce titre, choisir un hébergement qui nous permet de consommer moins et mieux a tout son sens. En outre, un séjour dans un lieu plus « vert » peut être l’occasion d’expérimenter de nouvelles facettes du « consommer » autrement, que l’on pourra reproduire ensuite en rentrant chez soi ou dans d’autres lieux.

Une demande qui existe mais qui ne sait pas, souvent, où trouver l’information adéquate

Plusieurs études semblent indiquer que la demande pour des hébergements plus durables est bien présente.
Une étude de Tripadvisor (2012), menée aux Etats-Unis, révèle que 54% des voyageurs individuels tiennent compte de considérations environnementales lorsqu’ils réservent un voyage. Selon Tripadvisor, les voyageurs sont demandeurs d’informations sur les politiques et les actions des établissements touristiques en matière d’environnement. L’enquête dévoile entre autres que 71% des interrogés ont l’intention de faire des choix plus écologiques au niveau de leur réservation / séjour dans le futur (chiffre en augmentation) et que près d’un tiers d’entre-eux choisirait une destination de voyage parce qu’elle est considérée comme étant plus écologique.

Le site internet Zoover, spécialisé dans le recueil d’avis de voyageurs, a mené en 2013 une enquête auprès de 4.000 touristes européens. A la question « Sachant que le nombre d’hébergements ‘verts’ est en progression, est-ce que l’empreinte écologique de votre lieu de séjour est importante pour vous ? »

 26% des ont répondu « oui, cela influence ma décision »,

 13% ont déclaré choisir « uniquement des hébergements verts »,

 40% pensent que « c’est une bonne idée mais ça n’influence pas ma décision »,

 21% seulement des Européens, ne se sentiraient pas concernés par les hébergements éco-responsables.

Une enquête réalisée fin 2011 dans le cadre d’un travail de fin d’études dans des auberges de jeunesse à Bruxelles[[TFE « Auberges bruxelloises : des engagements environnementaux à la communication », Olivier Henry, mars 2012.]] (Sleepwell, Van Gogh, Jacques Brel) révèle que 52% des clients sont prêts à payer un peu plus cher la nuitée si l’auberge est écolabellisée.

Enfin, selon une enquête de Dedicated pour le Trade for Development Centre de la CTB (réalisée en juillet et novembre 2013), chez les belges qui partent à l’étranger :

 l’environnement est en première place quand on parle de responsabilité des touristes lors de voyage à l’étranger.

 20 % sont « convaincus » (femmes, profils socio-économiques plus élevés) et 28 % sont conscients de la responsabilité des voyageurs, pensent pouvoir agir mais ne sont pas actifs.

Etre attentifs à quelques critères de base permettant de trouver l’information adéquate

Or plusieurs labels existent, qui distinguent les établissements touristiques pour leurs démarches et leurs performances en matière d’environnement. Dans le secteur du tourisme, au niveau mondial, on en dénombre environ cent cinquante. Label régionaux, privés, internationaux, nationaux, le choix ne manque pas.

Par exemple, la « Clé Verte » (ou Green Key, en anglais) est un label international qui distingue plus de 2.200 établissements touristiques de par le monde. Ce label, porté par un réseau international, est géré en Wallonie et à Bruxelles par la Fédération Inter-Environnement. Il permet de faire évoluer le secteur en faveur de pratiques plus durables. A Bruxelles, près de 20% des chambres d’hôtel sont labellisées Clé Verte. Que ce soit pour se mettre en conformité (en ce qui concerne les candidats) ou pour continuer à évoluer sur leur dossier (pour les labellisés), les établissements Clé verte ont entrepris une série de démarches concrètes pour réduire leur consommation d’eau, d’énergie, sensibiliser leurs clients, proposer une alimentation plus durable, etc.

Si certains grands sites de réservations commencent à comprendre que le développement de cette demande constitue une aubaine (ou, du moins, qu’il ne faudrait pas passer à coté)[Le site bien connu « Tripadvisor » a lancé récemment un programme « ecoleaders » (ou « GreenLeaders », en anglais) qui permet aux hébergements affiliés de se distinguer comme étant plus écologiques en remplissant un questionnaire. Le programme prévoit des contrôles sur base d’échantillons pris au hasard ou des commentaires des clients. Plusieurs experts pointent le manque de rigueur au niveau de ces contrôles.]], il revient aux voyageurs de rester attentifs à la véracité des informations qui leur sont proposées quant à la pertinence et à la durabilité des démarches des établissements. Le but de tout écolabel sérieux réside bien là : guider les établissements vers des démarches réellement bénéfiques pour l’environnement et attester de ces démarches via des procédures de contrôle strictes et indépendantes. Certains sites de réservation en ligne, comme par exemple [Bookdifferent, ont bien compris que la labellisation est un métier en soi et s’appuient sur des systèmes existants qui se sont avérés fiables, plutôt que de créer leurs propres systèmes de certification.

Donc, pour un choix véritablement durable : ne pas partir loin et trop souvent, choisir son mode de transport et, si possible, un lieu écolabellisé, en s’assurant notamment que le label prévoit un contrôle réalisé par des personnes qualifiées, indépendant et suffisamment fréquent, ainsi que des critères pertinents qui couvrent l’impact environnemental du secteur.