Electricité : scénarios de la CREG

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Kyoto et sortie du nucléaire sont compatibles… même si les nouveaux scénarios de la CREG manquent d’ambition.

Le 21 janvier 2005

Communiqué de Presse

Kyoto et sortie du nucléaire sont compatibles…
Même si les nouveaux scénarios de la CREG manquent d’ambition

La CREG [[Programme indicatif des moyens de production d’électricité 2005-2014, rédigé par le Comité de direction de la CREG (Commission de régulation de l’électricité et du gaz)]] a élaboré plusieurs scénarios pour la production d’électricité à l’horizon 2019. Il en ressort que la fermeture des trois réacteurs nucléaires Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 en 2015 a moins d’impact en termes d’émissions de CO 2 qu’une maîtrise de la consommation combinée au respect des objectifs régionaux en matière d’énergies renouvelables et de cogénération.
Les associations environnementales et de promotion des énergies renouvelables, qui o­nt analysé ce document en profondeur, regrettent l’absence d’un scénario véritablement ambitieux, qui aille au-delà de ce que la Belgique s’est déjà engagée à faire.

Le Programme indicatif des moyens de production d’électricité (appelé PI) planifie les besoins en installations électriques en Belgique pour les dix années à venir. Le Comité de direction de la CREG a cependant choisi d’étendre ce PI 2005-2014 jusqu’en 2019 afin de tenir compte de la sortie progressive du nucléaire. Le PI centre son analyse autour de deux scénarios appelés « S1 » et « S2-Belgique autonome ».
Après analyse des deux scénarios, les associations environnementales et de promotion des énergies renouvelables regrettent que le Comité de direction de la CREG n’envisage pas un scénario réellement proactif, allant au-delà des engagements belges actuels. Les politiques en constateraient la faisabilité. Et le développement durable en sortirait grandi.

Des enseignements précieux Le scénario « S1 », à défaut d’être réellement ambitieux, reprend les objectifs régionaux en termes de recours aux énergies renouvelables et à la cogénération. Ce scénario table également sur une timide maîtrise de la consommation d’électricité, sur un niveau d’importation lié aux investissements actuels dans les capacités d’interconnexion aux frontières et sur un prix des combustibles fossiles exagérément faible.

La conclusion du scénario « S1 » est néanmoins éclairante. A l’horizon 2019, la fermeture des trois premiers réacteurs nucléaires :

  • Ne nécessiterait que la construction d’une centrale au gaz (TGV) vers 2016
  • N’accroîtrait que marginalement les émissions de CO 2 [[Selon « S1 », l es émissions de CO 2 du secteur électrique augmenteraient de 3,2Mt entre 2005 et 2019. Pour comparaison, les émissions totales de CO 2 en Belgique en 2000 sont de 147MtCO 2 (en ce non compris les autres gaz à effet de serre). Suivant S1, l’augmentation due au secteur électrique serait donc de l’ordre de 2% .]]

Ce scénario S1 ne fait pourtant pas preuve d’ambition démesurée, puisqu’il ne fait que reprendre ce que les régions se sont déjà engagées à faire. Il montre cependant la faisabilité de la sortie progressive du nucléaire, tant en termes de sécurité d’approvisionnement qu’en termes d’émissions de CO 2 .
Des conclusions à relativiser Inversement, le Comité de direction de la CREG préconise la politique d’investissement de référence « S2-Belgique autonome ». Ce scénario « Catastrophe » fait fi des engagements belges en termes de réduction des émissions de CO 2 [[Selon « S2-Belgique autonome », l’augmentation serait de 12,2MtCO 2 entre 2005 et 2019.]]et ne tient pas compte des objectifs belges de recours aux énergies renouvelables et à la cogénération. Encore moins d’une quelconque maîtrise de la consommation d’électricité. C’est pourquoi les associations rejoignent l’avis du Conseil général de la CREG pour qui « il conviendrait de nuancer les conclusions de l’analyse et le choix de la politique de référence du PI ».
La méthode utilisée par le Comité de direction de la CREG pour préconiser la politique « S2-Belgique autonome » ne convainc pas : le développement durable en sort perdant.

Les signataires,

Inter-Environnement Wallonie,

Inter-Environnement Bruxelles,

Bond Beter Leefmilieu,

Brusselse Raad voor het Leefmilieu,

Greenpeace,

WWF,

Apere,

Natagora,

Natuurpunt

Plus d’information :
Stephan Vis, Inter-Environnement Wallonie – tel. 0479 497 656 s.vis@iewonline.be

Bram Claeys, Bond Beter Leefmilieu – tel. 0474 59 46 70 bram.claeys@bblv.be

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