Acheter de l’électricité verte : un acte symbolique

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Le marché de l’électricité sera totalement ouvert à la concurrence en janvier 2007. Dans un an ! Chaque ménage sera donc libre de choisir son « fournisseur » d’électricité. Vous avez dit fournisseur ? Un supermarché sans rayons, si vous préférez. Le fournisseur achète vos électrons à un producteur et paie un droit de passage à ceux qui gèrent et entretiennent les réseaux de fils.Une exception a été faite par le législateur. Les fournisseurs qui, en moyenne, achètent au moins la moitié de vos kWh à des producteurs verts (barrages hydrauliques, éoliennes, centrale au bois ou au biogaz et cogénération) peuvent déjà démarcher la clientèle résidentielle. Une façon de devancer la future concurrence. Voyez donc la liste des fournisseurs verts, disponible sur le site de la Cwape, organe de régulation du marché wallon : http://www.cwape.be/xml/doc.xml?IDD=623&IDCLeurs tarifs sont souvent plus avantageux. Pourtant, l’électricité verte ne coûte-t-elle pas plus cher ? Si. Son développement a été rendu économiquement possible par le mécanisme de certificat vert. Des bouts de papier que les producteurs verts reçoivent de la Cwape pour chaque 456 kg de CO2 économisés et que tous les fournisseurs (qu’ils soient verts ou non) doivent acheter dans des quantités croissantes. Il y a donc deux marchés. Le marché physique des kWh, qu’un producteur éolien vend un peu plus d’un centime. Et le marché virtuel des certificats verts que le même producteur éolien vend aujourd’hui 92 euros, ce qui lui procure un revenu additionnel d’un peu moins de dix centimes par kWh produit.Que les choses soient claires : c’est donc bien le niveau des quotas des certificats verts exigés des fournisseurs qui permet un développement de l’électricité verte. Et le gouvernement wallon doit prochainement décider de tels quotas pour la période 2008-2012 : 14 ou 25% d’électricité verte ? 3,5 ou 6,25 milliards de kWh verts ? 1,14  ou 2 tonnes de CO2 évitées ?Se fournir vert permet de faire jouer la concurrence, souvent de faire baisser sa facture, mais pas de contribuer au développement des énergies renouvelables. Sauf à envoyer un signal au politique : on veut de l’électricité verte ! Gageons que cet acte symbolique ait un impact sur la décision du gouvernement…

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