87,8 % des Belges ne veulent pas de « méga-camions » sur les routes

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Quatre associations actives dans la mobilité durable (Fédération Inter-Environnement Wallonie, Bond Better Leefmilieu, Greenpeace et Komimo, qui a piloté le projet) ont commandité un sondage relatif à l’introduction de véhicules plus longs et plus lourds (VLL) sur le réseau routier belge. Résultat de cette enquête : 87,8% de la population belge se déclare opposée à ces camions « king size » connus sous le nom d’écocombis ou de monstertrucks.

Pour les associations, ce résultat appuie leur analyse et doit inciter les politiques à rester sourds aux sollicitations des transporteurs routiers pour des tests de ces VLL en conditions réelles.

Un VLL (véhicule plus long et plus lourd) est un véhicule de transport de marchandises dont la longueur et le poids excèdent de plus d’un tiers celles actuellement autorisées : jusqu’à 25,25 m au lieu de 18,75 et 60 tonnes au lieu de 44. En raison de ces caractéristiques, les VLL ont un impact certain sur la sécurité routière et l’infrastructure.

Dès lors qu’ils peuvent potentiellement, par réduction des coûts de main-d’½uvre, rendre le transport routier de marchandises plus attractif et donc prendre des parts de marché au transport fluvial et au transport ferroviaire (les deux modes les moins polluants), les VLL ont, contrairement à ce qu’affirment leurs promoteurs, un impact négatif sur l’environnement. La population belge semble avoir intégré cette réflexion : seuls 26,5% des sondés estiment que les VLL sont bons pour l’environnement. A l’opposé, 70,2% pensent que les VLL auront une influence négative sur la sécurité routière et 78,9% considèrent qu’ils dégraderaient davantage encore l’état des routes.

Pallier les effets négatifs des VLL demanderait d’importants investissements dans les infrastructures routières, tels le renforcement des rails de sécurité et l’allongement des entrées/sorties d’autoroutes. Cela apparaît difficilement envisageable alors que la Wallonie peine déjà à trouver les budgets nécessaires pour réparer les routes les plus endommagées.
De facto, les monstertrucks n’apparaissent profitables qu’aux marges bénéficiaires des grandes sociétés de transport routier.

Les ONG à l’initiative de ce sondage demandent aux responsables politiques régionaux et fédéraux de ne pas céder aux pressions des transporteurs routiers qui, en plaidant pour des tests en conditions réelles, tentent d’utiliser la « bonne » vieille technique du pied dans la porte.

La Fédération Inter-Environnement Wallonie tient par ailleurs à féliciter le Ministre Di Antonio qui, début février, a réaffirmé devant le Parlement wallon sa volonté de refuser de réaliser de tels tests en l’absence de garanties quand à leur absence d’impacts négatifs en matière de sécurité routière, d’infrastructures, d’environnement et de parts de marché des transports fluvial et ferroviaire.